Blog
Juin 08

Les suites du bras de fer initié par le gouvernement australien contre Google

Il y a quelques semaines, l’Australie a pris la tête des pays qui tentent de réguler l’activité des GAFA, et plus particulièrement de réduire le déséquilibre entre ceux-ci et les entreprises de presse.

Son ministre des finances – Josh Frydenberg – avait annoncé qu’il comptait faire payer Facebook et Google pour les articles de presse diffusés sur leurs plateformes – articles, dont ils tirent des revenus significatifs sans qu’il y ait un partage équitable de la valeur avec les éditeurs de presse.

 A la suite de cette déclaration, la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) s’est saisie du problème. Elle a estimé que Google et Facebook, réalisaient ensemble environ six milliards de dollars australiens par an de revenus publicitaires en Australie. Les groupes de presse australiens ont réagi en demandant aux deux géants du Net de reverser au moins 10% de cette somme aux médias locaux.

Cependant, Google leur a opposé une fin de non-recevoir. La directrice générale du Groupe en Australie a en effet expliqué que Google engrangeait seulement dix millions de dollars australiens de revenus publicitaires liés aux contenus d’information, soit une fraction de ce qu’annonçait l’Autorité australienne de la concurrence. Elle a en revanche rappelé le rôle de Google dans la valorisation des sites australiens d’information en orientant de nombreux internautes vers eux.

Cette prise de position n’est pas de bon augure pour les négociations que l’Autorité australienne de la concurrence souhaitait lancer entre Facebook, Google et les médias australiens pour l’élaboration d’un code de conduite.

En définitive, ce bras de fer nous ramène à celui qui se joue actuellement en France entre les éditeurs de presse et Google. Ces derniers sont contraints de négocier sous le contrôle de l’Autorité de la concurrence après la décision du 9 avril 2020 qui a condamné Google pour abus de position dominante (ndlr : craignant de perdre en visibilité sur Google actualité, les éditeurs de presse avaient accepté dans un premier temps d’offrir une licence gratuite à Google pour afficher leurs articles, avant de saisir l’Autorité de la concurrence).

Deux affaires à suivre donc.

Par Marie-Alix André pour ATurquoise

Source : AFP

Lien : https://www.afp.com/fr/infos/328/google-balaie-la-demande-de-dedommagements-des-medias-australiens-doc-1sn4a53