Le 27 juin dernier, Netflix était auditionné par l’Assemblée Nationale, sur le sujet de la régulation de la communication audiovisuelle à l’ère numérique. Le groupe a ainsi pu répondre à certaines questions, notamment sur des sujets tels que la prochaine transposition de la directive Services de médias audiovisuels (SMA), la politique du groupe concernant la protection des mineurs ou encore la chronologie des médias.
La directive SMA, dans sa version récemment révisée, impose un quota de 30% d’œuvres européennes aux catalogues des plateformes de SVOD. Janneke Sloetjes, la directrice des affaires publiques Europe de Netflix, a tenu à rassurer les parlementaires sur ce point : « Une fois le quota de 30% transposé en loi hollandaise, cet objectif sera respecté », assure-t-elle.
La nouvelle version de la directive impose également une règle de mise en avant, ou proéminence, de ces contenus européens ; là aussi Mme Sloetjes indique que cette règle sera respectée, mais toujours en tenant compte de l’objectif principal de Netflix, à savoir « continuer à offrir aux membres un service qu’ils attendent, un service personnalisé ». Une réflexion a déjà été engagée avec le ministère de la culture des Pays-Bas sur la façon de catégoriser les contenus européens par production, langue, origine, afin de s’assurer que les membres recherchant un contenu spécifique à un pays peuvent bien y accéder sur ces différents critères. Elle indique enfin qu’une réflexion similaire est en cours avec le CNC.
Concernant ensuite la question de la protection des enfants, Mme Sloetjes fait savoir que Netflix inclut un système de contrôle parental, qui permet notamment de catégoriser les contenus en fonction de l’âge, ou plus radicalement de bloquer une série entière titre par titre. Elle insiste bien sur le fait que Netflix respecte les règlementations nationales sur la protection de l’enfant dans chaque pays où il diffuse des programmes.
Enfin, sur la question de la chronologie des médias, Marzena Rembowski annonce que pour le moment, Netflix n’a pas pour projet de faire sortir un film au cinéma s’il n’est pas disponible en même temps sur leur service. « C’est important de promouvoir la culture française », dit-elle, « mais c’est important aussi de promouvoir la culture française en-dehors de la France » ; or, du point de vue de Netflix, « avec la chronologie existante ce n’est pas encore le cas ».
Était également présent lors de cette audition Damien Couvreur, un ancien producteur de séries en France qui a rejoint Netflix pour développer et produire des contenus originaux. Il mettait notamment en avant le fait que la stratégie récente du groupe de proposer des contenus ancrés dans le contexte culturel d’un pays, telle que la série Dix pour cent en France, constitue « « un vrai levier de rayonnement de la culture française et d’autres cultures européennes au-delà de leurs frontières ».
Julien Andrieu pour ATurquoise
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