Blog
Mai 18

La modération des réseaux sociaux remise en question par plusieurs associations

La responsabilité des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, ou des plateformes d’échanges comme Youtube, est souvent évoquée lorsque l’on cherche à chasser les propos haineux d’internet.

En mars dernier, c’est plusieurs associations, SOS Racisme, SOS Homophobie et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui ont lancé une campagne de test afin d’évaluer l’efficacité des outils de modération de ces plateformes face aux propos haineux qui prolifèrent sur leurs sites.

Malheureusement, cette étude a révélé que de nombreux propos négationnistes, xénophobes, racistes ou homophobes signalés sur ces sites ne sont finalement pas enlevés. Si elles ne peuvent pas modérer l’ensemble des messages et commentaires sur leurs sites, ces plateformes doivent pourtant examiner les contenus qui leurs sont signalés par les internautes, dans le respect de leurs conditions d’utilisations et de la loi Française. La question reste de savoir quels pouvoirs de modération donne-t-on à ces plateformes, car il en va de la liberté d’expression mais aussi parfois d’infractions pénalement répréhensibles. Ces sites ne doivent pas pour autant se substituer au juge, il est donc difficile d’évaluer le degré de responsabilité qu’il convient de donner aux réseaux sociaux dans cette mission générale de modération.

Pourtant, l’étude vient montrer que de graves dysfonctionnements persistent dans cette modération, et notamment que certains messages appelant à « brûler les homos » ou demandant « la mort pour les juifs et les bougnoules » ont été laissés en ligne sur Twitter, malgré leur signalement.

Plusieurs mesures visant à  lutter contre les incitations à la haine figurent dans les récentes propositions antiterroristes de Manuel Valls. Une des mesures vise notamment à retirer les propos ou contenus haineux de l’algorithme de recommandation automatique offert aux internautes par ces plateformes.

Mais ces plateformes ont toujours refusé d’éditorialiser leurs contenus de la sorte, par peur d’une dérive vers la censure, mais aussi afin de protéger le secret du fonctionnement de leurs algorithmes.

Source : Lemonde.fr/pixels

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/05/11/des-associations-etrillent-la-moderation-de-twitter-youtube-et-facebook_4917705_4408996.html

Maxime Gazeau