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Avr 07

Pandémie et surveillance de la population, le Défenseur des droits donne l’alerte

La situation exceptionnelle de la pandémie interroge le défenseur des droits : « La nécessité de préserver des vies en obtenant le maximum d’informations justifie-t-elle de prendre des mesures qui seraient contraires à nos grands principes ? […] Faudrait-il encore que ces méthodes soient assez efficaces pour que le rapport coût/bénéfice en termes d’atteintes aux libertés soit suffisamment positif ».

 

Depuis l’accélération de la pandémie début mars 2020, de nombreux Etats ont décidé de surveiller les mouvements de masses afin de mieux comprendre la propagation du virus, ainsi que pour la contenir.

En France par exemple, Orange a transmis à l’État ses données permettant de savoir quelles lignes sont connectées à des emplacements inhabituels (ainsi on peut estimer le nombre de personnes qui sont partis dans leur résidence secondaire pour le confinement).

A Singapour et en Corée du Sud, le confinement n’a pas été mis en place selon les mêmes principes, ou du moins de façon bien moins restrictive. En revanche les gouvernements ont eu accès aux données des personnes positives ou à risque afin de connaitre leurs récents déplacements et les personnes rencontrées et donc potentiellement contaminées. Cela permet de cibler les personnes à tester et d’obliger seulement les personnes testées positives à se confiner.

Cela pose néanmoins de nombreuses questions au regard des libertés individuelles.

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon alerte sur les risques qu’une surveillance de masse implique. Les mesures de surveillance, la collecte et utilisation de ces données doivent rester des mesures exceptionnelles et surtout temporaires. Elles ne doivent exister que pour lutter contre la pandémie du Covid-19.

 

Par Raphaëlle Marquet pour ATurquoise

 

Sources : Nouvel Obs

Liens : https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200330.OBS26807/jacques-toubon-geolocalisation-je-dis-attention.html